France-Albanie : au bout du suspens !

Et si l'équipe de France commençait ses matchs à la 89e minute ? C'est la question, pas si idiote que cela, que l'on peut se poser après le match d'hier soir contre l'Albanie.

Une première mi-temps épouvantable où la défense albanaise jouait à l'italienne des mauvais jours et où Martial a semblé totalement perdu sur le terrain, alors qu'il devait faire oublier Pogba et Griezmann laissés sur le banc, cela nous a donné les 45 minutes les plus insipides de cet Euro. Aucun tir cadré de part et d'autres, des moitiés d'occasions qui voyait le ballon fuir systématiquement le cadre, aucun mouvement vraiment convaincant. Bref, un ennui ferme et total où la seule distraction était d'admirer l'état lamentable de la pelouse du stade vélodrome. A ce niveau de la compétition, c'est une véritable honte que de proposer un tel champ de patate, surtout si on compare avec le billard du Parc des Princes.

La deuxième mi-temps s'est présenté sous de meilleures auspices, mais c'est bien l'Albanie qui a touché le poteau de Lloris. Maintenant, quand on regarde le ralenti, on peut penser que le capitaine des Bleus était sur la trajectoire. Cette occasion a eu le mérite de réveiller les bleus qui ont arrêter de balbutier leur football. Mais de la même façon dont les Belges ont buté contre le rempart de la Juve..heu de l'Italie, la France n'y arrivait pas. Pourtant , le nombre de fois où Payet (une fois de plus largement le meilleur joueur français avec Kanté) se retrouvait dans la surface aurait pu permettre de débloquer plus vite la situation. Mais le Réunionais était suivi comme son ombre par 2 voire 3 gardes du corps. Même chose pour Pogba entré à la mi-temps (et qui n'a pas encore été vraiment à la hauteur) ou Gignac. Giroud avait beau multiplier les têtes, dont une sur le poteau, rien ne rentrait. Et on était déjà à faire des calculs du genre "Bon, avec 4 points, il faudra battre la Suisse avec au moins X buts d'écart".

Et à la 89e minute, sur un centre d'Adil Rami, bien plus à l'aise hier que vendredi dernier, la lumière est venue. Griezmann, entrée vers la 70e, et qu'on n'avait pas vraiment vu, a su prendre le ballon de la tête et battre - enfin - le portier albanais. Le public et les téléspectateurs pouvaient enfin souffler. Et quelques minutes plus tard, dans le temps additionnel, après un festival de glissades bleues (le terrain s'était encore dégradé), Dimitri Payet a enfoncé le clou et offert ce 2-0  mérité, mais pas franchement révélateur de ce match.

5 minutes donc dans un océan de frustration donc. Mais la confirmation qu'un Euro n'est pas une coupe du monde, qu'aucune des équipes présentes n'est une "petite" équipe. Souffrir de la sorte contre la Roumanie puis l'Albanie peut paraître étonnant au non iniitié, mais ces équipes ne sont pas là par hasard. Et puis, si on regarde l'ensemble des matchs, à part l'Italie et, dans une moindre mesure la Hongrie, aucune sélection n'a semblé dominer les 90 minutes.

La France est donc première de son groupe, devant la Suisse qui n'a pas réussi à battre la Roumanie et a du se contenter du nul 1-1, concédant l'ouverture du score sur un pénalty. La route vers les 1/8e est donc ouverte et le match de dimanche soir contre les Helvètes devrait logiquement être moins stressant. Mais une fois les poules finies, les Bleus n'auront plus le choix, ils devront impérativement être efficace plus tôt sous peine de cruelles déconvenues.

Pour être complet, dans le cadre du groupe B, la Russie a fait une très mauvaise opération en perdant contre la Slovaquie (qui a pris provisoirement la tête du groupe). Avec 1 point en 2 matchs, les Russes sont bien mal barrés dans cet Euro. Mais quand on voit le comportement honteux de ses supporteurs et de ses dirigeants (certains se sont réjouits ouvertement du comportement des hooligans russes), on se dit  qu'un retour prématuré à la maison n'est pas plus mal.