Ci git la Super League

La plaisanterie, mauvaise, aura donc duré 48 heures. Annoncée en grande pompe dimanche dernier, elle a déjà vu les 2/3 de ses fondateurs la quitter.

Mais c'est quoi la Super League ? Comme son nom l'indique, c'est un championnat européen où se seraient rencontrées les "meilleurs" équipe du continent. Enfin, les plus riches ! Enfin, surtout les plus endettées. 

Car le but de la SL était d'augmenter le blé engrangé par le football. On le sait, le sport le plus populaire du monde rapporte des quantités astronomiques d'argent, mais il va surtout quasiment toujours aux mêmes. Les divisions inférieures, le foot féminin, le foot amateur ne voient que très peu la couleur de l'argent. Juste une petite anecdote : je joue depuis plus de 15 ans en vétérans et à part une coupe de fruit dans notre vestiaire lors d'une demie-finale de coupe de Vosges et des places gratuites (avec rencontre des joueurs) pour un match d'Epinal (qui jouait alors en National), je n'ai pas gagné grand chose.

A part bien sûr, des souvenirs inoubliables, des fous-rires, des matchs totalement délirants et des rencontres mémorables, sans oublier de somptueuses troisième mi-temps.

L'idée d'une SL date des années 90, ce n'est pas une invention récente. Faire s'affronter les meilleures équipes toutes les semaines dans un championnat fermé, c'est très tentant et surtout très vendeur pour les télévisions. Imaginez que dans le week end, vous pouvez voir MU/Atletico, Barcelone/Juventus, Real/City... Plus la peine d'attendre le printemps et les 1/8e de la C1 pour avoir de belles affiches, donc.

Sauf que le football, ce n'est pas cela. C'est aussi l'incertitude. C'est voir l'Atalanta en 1/4 de finale, c'est voir Chelsea l'emporter aux tirs au but en finale. C'est voir Lyon éliminer City. C'est voir des championnats où l'on se bat pour être dans les 2/3 premiers et accéder à l'Europe.

Une ligue fermée de 12 clubs, c'est comme se dire qu'on va manger du caviar à tous les repas. Au bout d'un moment, cela lasse.

Paris a bien eu raison de refuser cette parodie de championnat. Idem pour le Bayern ou Dortmund. On peut critiquer ces clubs pour un tas de choses, mais au moins, ils ont su résister  à l'argent facile. Car, et on ne pourra jamais nous l'enlever, sans le soutien de l'Allemagne et du PSG, la Super League était forcément amoindrie voire morte née !

Maintenant, il faut voir si l'UEFA ira jusqu'à sanctionner les putschistes. On peut aussi critiquer l'UEFA et sa boulimie d'argent  - sa réforme va rajouter encore des matchs à la C1 -, mais sur le coup, elle doit agir et frapper fort.

Perez a tenté un hold up sur le football européen. Si la Super League avait vu le jour, cela aurait fragilisé les championnats , cela aurait totalement dérégulé les transferts.

Oui, le football , la C1, les compétitions doivent évoluer, mais la première chose serait de rendre le foot au peuple dont il est issu ! En rendant les places au stade abordables, en remettant des matchs sur les chaînes gratuites, en aidant les amateurs, en boostant le foot féminin, pas en offrant encore plus d'argent aux plus riches !!